Chaque année en octobre, la campagne de lutte contre le cancer du sein organisée par l'association Ruban Rose propose de lutter contre le cancer du sein en informant, en dialoguant et en mobilisant. Cette année, la crise sanitaire dûe à la COVID-19 a conduit à un retard de dépistage d'environ 10 mois, d'où l'importance de la campagne cette année.

Le cancer du sein représente un tiers de l'ensemble des nouveaux cas de cancer chez la femme et la première cause de décès par cancer chez la femme. La mortalité (taux standardisé) est en baisse depuis les années 1990 alors que l’incidence (taux standardisé) est en augmentation. Toutefois, cette évolution de l’incidence n’a pas été régulière La survie des personnes atteintes d’un cancer du sein s’est améliorée au cours du temps.

Le cancer du sein fait l’objet d’un programme national de dépistage organisé afin d’être détecté précocement et d’en réduire la mortalité.

Si le nombre de cas de cancer du sein n'est pas plus élevé dans les Hauts-de-France qu'ailleurs, la mortalité, elle, est préoccupante. La région présente une sur-mortalité de 25% par rapport à la moyenne de la France métropolitaine. Sur la période 2007-2014, le nombre annuel moyen de décès par cancer du sein est estimé à 1 268. Les Hauts-de-France sont ainsi au premier rang des régions métropolitaines.

Au sein de la région, une sur-mortalité importante est observée dans les cinq départements, les plaçant dans les premiers rangs des départements métropolitains. Elle est de 13% dans l’Oise, 18% dans l’Aisne, 20% dans la Somme, 27% dans le Nord et 33% dans le Pas-de-Calais.

Synthèse - Estimations nationales de l'incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018 (Source : wwww.e-cancer.fr)

 

Une augmentation de l’incidence associée à une baisse de la mortalité pour d’autres cancers

Ces évolutions sont observées pour le cancer du sein chez la femme (au premier rang des cancers les plus fréquents et des décès par cancer), le cancer du testicule et le cancer de la thyroïde.

Concernant le cancer du sein chez la femme, malgré une stabilisation entre 2003 et 2010, l’incidence est à nouveau en augmentation sur la période récente 2010‑2018 (+0,6 % par an en moyenne), à un rythme plus modeste toutefois qu’au cours des années 1990. L’analyse des tendances par âge révèle que l’augmentation de l’incidence sur les années récentes concerne les femmes de toutes les classes d’âge à l’exception de celles de 60 ans.

L’épisode de baisse d’incidence observé au milieu des années 2000 pour ces femmes, plus largement celles de 55‑64 ans, a été en partie attribué à un recul rapide des prescriptions de traitements hormonaux de la ménopause après 2003, ainsi qu’à un effet de saturation du dépistage (diminution / stabilisation de l’incidence après la hausse temporaire liée à l’instauration d’un dépistage organisé). L’hypothèse d’un phénomène ponctuel dans ce contexte est probable, et l’évolution de l’incidence chez les femmes de 60 ans dans les prochaines années permettra de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse.

En revanche, la diminution de la mortalité entre 1990 et 2018 (‑1,3 % par an) est constante sur toute la période d’étude. Elle est liée à des avancées thérapeutiques majeures et à des diagnostics réalisés à un stade plus précoce (meilleure sensibilisation des femmes et des professionnels, amélioration des techniques d’imagerie diagnostiques et des pratiques de dépistage). Le cancer du sein est une maladie multifactorielle. Parmi les facteurs de risque connus, certains facteurs hormonaux et reproductifs ainsi que la prévalence de l’obésité ont évolué de façon défavorable au fil des générations. D’autres facteurs suspectés, comme le travail de nuit, les perturbateurs endocriniens ou certaines expositions professionnelles, pourraient aussi expliquer en partie la poursuite de l’augmentation de l’incidence. Enfin, l’alcool serait responsable de 15 % des cancers du sein en 2015, ce qui devrait inciter, comme pour le tabagisme, à lutter davantage contre la consommation d’alcool chez la femme.

 

Incidence du cancer du sein chez la femme par région en 2007-2016

(Cliquez sur l’image pour voir l'infographie complète) Source : lesdonnees.e-cancer.fr/

 

Epidémiologie des cancers (Source : wwww.e-cancer.fr)

 

Le cancer du sein est à la fois le plus fréquent et le plus meurtrier chez la femme. Son incidence et sa mortalité diminuent toutefois d’année en année. Le taux de survie nette à 5 ans est de 87 %.

  • Cancer de la prostate
  • Cancer du sein
  • Cancer colorectal
  • Cancer du poumon

 

Le cancer du sein en chiffres

  • 58 459 nouveaux cas de cancer du sein en France métropolitaine en 2018
  • Taux d’incidence : entre 1990 et 2018, le nombre annuel de nouveaux cas de cancer du sein chez la femme a presque doublé, passant de 30 000 à 58 400 cas annuels, soit +1,1 % par an en moyenne
  • 12 146 décès estimés en 2018
  • Âge médian au moment du décès : 74 ans
  • Diminution du taux de mortalité : -1,5 par an en moyenne entre 2005 et 2012
  • Survie nette standardisée sur l’âge à 5 ans : 87 % ; à 10 ans : 76 %

 

Le premier cancer féminin

Le cancer du sein se situe au 1er rang des cancers incidents chez la femme, nettement devant le cancer du côlon-rectum et le cancer du poumon. C’est aussi celui qui cause le plus grand nombre de décès chez la femme, avec 14 % des décès féminins par cancer (ref. 2018). Il représente par ailleurs près de 8 % de l’ensemble des décès par cancer, tous sexes confondus (le cancer du sein chez l’homme ne représente qu’environ 1 % des cas mais il est souvent de mauvais pronostic).

 

Rapport - Volume 1 - Tumeurs solides - Estimations nationales de l'incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018

Taux d'incidence et de mortalité par cancer du sein en France selon l'année (1990-2018)
(Cliquez sur l’image pour voir le document complet) Source : www.e-cancer.fr/

 

La survie nette à 5 ans standardisée sur l’âge s’améliore au cours du temps. Elle est passée de 80 % pour les femmes diagnostiquées entre 1989 et 1993 à 87 % pour celles diagnostiquées entre 2005 et 2010. Le taux de mortalité diminue d’année en année. Cela s’explique en partie par l’amélioration des traitements et par un dépistage du cancer du sein de plus en plus adapté au niveau de risque de chaque femme, qui permet de diagnostiquer ces cancers à un stade précoce.