La présente FAQ a pour but d’apporter quelques éléments d’information quant au passe sanitaire mis en place par le Gouvernement en fin juin dernier sous l’angle du RGPD et de la protection des données à caractère personnel.

La CNIL rappelle que le contexte sanitaire actuel peut justifier des mesures exceptionnelles uniquement si elles restent limitées dans le temps et si elles sont nécessaires pour lutter contre le rebond épidémique et éviter un nouveau confinement. Il est donc essentiel que l’impact des différents dispositifs numériques sur la stratégie sanitaire globale soit étudié et documenté régulièrement, à partir de données objectives, afin de s’assurer que le recours à ces dispositifs prenne fin dès que leur nécessité disparaîtra.

Quelles sont les formes que peut prendre le passe sanitaire ?

Pour rappel, le pass sanitaire peut prendre 3 formes :
  • Le résultat d’un test PCR ou antigénique « réalisé moins de 72 h avant l’accès à l’établissement » ;
  • Un « certificat de rétablissement », c’est-à-dire un test positif à la Covid-19 datant de plus de 11 jours et de moins de 6 mois ;
  • Un « justificatif de statut vaccinal attestant d’un schéma vaccinal complet ».

Sur quels supports figurent les preuves du passe sanitaire ? Quels documents sont concernés dans le cadre de ce traitement ?

Toutes les preuves autorisées peuvent soit faire l’objet d’un document papier ou PDF (avec un QR Code certifiant sa validité), soit être stockées numériquement dans l’application TousAntiCovid.

Dans quels lieux le passe sanitaire est-il exigé ?

L’article 47-1 du décret du 1er juin 2021 modifié définit le champ d’application de l’obligation de présentation d’un pass sanitaire. Il vise notamment les établissements et services suivants dans lesquels exercent des agents de la fonction publique territoriale :
  • Les musées et salles destinées à recevoir des expositions à vocation culturelle ayant un caractère temporaire, relevant du type Y, sauf pour les personnes accédant à ces établissements pour des motifs professionnels ou à des fins de recherche ;
  • Les bibliothèques et centres de documentation relevant du type S, à l'exception des bibliothèques spécialisées et des personnes accédant à ces établissements pour des motifs professionnels ou à des fins de recherche ;
  • Les établissements de plein air, relevant du type PA dont l’accès fait habituellement l’objet d’un contrôle : terrains de sports, aux stades, aux pistes de patinage, aux piscines, aux arènes, aux hippodromes ;
  • Les établissements sportifs couverts, relevant du type X, dont l’accès fait habituellement l’objet d’un contrôle ;
  • Les salles d'auditions, de conférences, de projection, de réunions, de spectacles ou à usages multiples, relevant du type L ;
  • Sauf en cas d’urgence, les services et établissements de santé, sociaux et médicosociaux.

La CNIL a demandé certaines garanties supplémentaires. Elle souhaite notamment éviter la généralisation de contrôles d’identité poussés dans tous les lieux où le pass sanitaire est institué.

Les employeurs publics (responsables du traitement) doivent-ils vérifier le respect de l’obligation vaccinale de leurs agents (personnes concernées par le traitement) ?

Oui, ils le doivent. Pour ces agents soumis à l’obligation vaccinale (cf. question suivante pour plus de détails) la présentation du pass sanitaire, tout en respectant le secret médical, à compter du 30 août, est une condition pour entrer sur le lieu de travail.

Quels agents et salariés sont concernés par l’obligation vaccinale ? Qui sont les personnes concernées par le traitement de données à caractère personnel ?

Sauf contre-indication médicale, toutes les personnes exerçant dans les secteurs suivants doivent être vaccinés contre la Covid-19 :
  • Les établissements de santé et les hôpitaux des armées ;
  • Les centres médicaux et équipes de soins mobiles du service de santé des armées ;
  • Les services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé ;
  • Les services de médecine scolaire ;
  • Les services de médecine de prévention.
  • Sont également concernés tous les personnels qui travaillent dans les « mêmes locaux » qu’eux et les étudiants ou élèves des établissements qui préparent à l’exercice de ces professions :
    • tous les professionnels de santé mentionnés à la quatrième partie du Code de la santé publique ;
    • les psychologues ;
    • les ostéopathes et chiropracteurs ;
    • les psychothérapeutes.

Les « locaux » mentionnés au 4° du I de l’article 12 de la loi du 5 août 2021 sont les espaces dédiés à titre principal à l’exercice de l’activité de ces professionnels ainsi que ceux où sont assurées, en leur présence régulière, les activités accessoires, notamment administratives, qui en sont indissociables. Un professionnel exerçant une tâche ponctuelle dans les locaux où travaillent ces agents, ou exerçant dans le même service mais pas dans leur espace dédié n’est donc pas inclus dans l’obligation vaccinale.

Afin d’assurer une collecte minimale de données de santé, l’employeur ne devrait garder trace que du statut vaccinal, et en assurant la sécurité de cette donnée sensible.

Quelles sont les modalités de mise en oeuvre de cette obligation vaccinale ?

  • Depuis le 7 août 2021 et jusqu’au 14 septembre 2021 inclus, les personnes concernées devront présenter leur certificat vaccinal ou, à défaut, le résultat d’un test virologique négatif issu d’un examen de dépistage RT-PCR, d’un test antigénique ou d’un autotest réalisé sou la supervision d’un des professionnels de santé, d’au plus 72 heures.
  • A compter du 15 septembre 2021 et jusqu’au 15 octobre 2021 inclus, les personnes concernées devront présenter leur certificat de statut vaccinal ou, à défaut, le justificatif d’une 1e dose et d’un test virologique négatif.
  • A compter du 16 octobre 2021, les personnes concernées devront présenter leur certificat de statut vaccinal.

Les justificatifs sont présentés par l’agent à son employeur, qui est chargé de veiller au respect de cette obligation. L’employeur peut conserver le justificatif de respect de l’obligation vaccinale.

Les professionnels qui justifient d’une contre-indication à la vaccination peuvent transmettre le certificat médical de contre-indication au médecin de prévention qui en informe sans délai l’employeur et détermine, le cas échéant, les aménagements de poste et les mesures de prévention complémentaires. En cas de contre-indication temporaire, le certificat produit comprend une date de validité.

Les autres agents non soumis à l’obligation vaccinale doivent-ils présenter un passe sanitaire à leur employeur en arrivant sur le lieux de travail ? Sont-ils à considérer comme des personnes concernées par le traitement ?

A compter du 30 août 2021, l’obligation de présentation d’un pass sanitaire s’appliquera aux agents territoriaux, quel que soit leur statut ou cadre d’emplois, intervenant dans les établissements et services dans lesquels le pass sanitaire est exigé (cf. plus haut) lorsque leur activité se déroule dans les espaces et aux heures où ils sont accessibles au public sauf intervention d’urgence.

Pour les apprentis de moins de 18 ans, cette obligation entrera en vigueur à compter du 30 septembre 2021.

Les agents territoriaux soumis à l’obligation de présentation d’un pass sanitaire sont tenus de justifier de leur situation auprès de leur employeur par la présentation de l’un des justificatifs suivants :

  • La preuve d’un test négatif de moins de 72 heures ;
  • Un certificat de statut vaccinal complet ;
  • Un certificat de rétablissement à la suite d’une contamination par la Covid-19.

Les agents publics justifiant d’une contre-indication à la vaccination sont-ils soumis à l’obligation de présenter un passe sanitaire ? Sont-ils à considérer comme des personnes concernées par le traitement ?

La preuve de la contre-indication à la vaccination vaut pour eux présentation d’un pass valide. A cet effet, le document attestant d’une contre-indication médicale est remis par un médecin à la personne concernée. Un travail est en cours pour que la transmission de cette attestation à l’organisme d’assurance maladie auquel la personne est rattachée puisse générer la délivrance d’un QR Code.

Qui est habilité à contrôler le passe sanitaire ? Qui est responsable et/ou gestionnaire du traitement ?

Conformément à la Loi de gestion sortie de l’état d’urgence sanitaire, les responsables des lieux et établissements dont l'accès est subordonné à la présentation du pass sanitaire sont autorisés à contrôler les justificatifs. Ils doivent habiliter nommément les personnes autorisées à contrôler les justificatifs pour leur compte, ainsi que les dates et horaires de leurs contrôles. Les données ne seront pas conservées par les contrôleurs. Ces derniers ne pourront exiger la présentation des preuves que sous les formes papier ou numérique ne permettant pas de divulguer le détail des données de santé. Les responsables doivent également tenir un registre détaillant les personnes et services ainsi habilités et la date de leur habilitation, ainsi que les jours et horaires des contrôles effectués par ces personnes et services.

En principe, il ne doit pas y avoir de contrôle de l’état de santé à l’entrée de lieux de vie collective.

Pour ce qui est du contrôle de l’agent, le justificatif produit par ce dernier doit satisfaire aux préconisations fixées à l’article 2-2 du décret du 1er juin 2021 modifié. Comme le prévoit la loi, les agents publics qui exercent leurs fonctions dans un lieu où le pass est obligatoire peuvent, uniquement à leur initiative, présenter à leur employeur un justificatif montrant que leur schéma vaccinal est complet. Dans ce cas, l’employeur peut le conserver jusqu’à ce que le pass ne soit plus obligatoire pour l’agent et leur délivrer le cas échéant un titre spécifique permettant une vérification simplifiée.

Les données ne peuvent être utilisées à d’autres fins que l’accès aux activités et lieux concernés.

Quelles sont les modalités de contrôle du passe sanitaire et à quelles données peut-on avoir accès ? Quels sont les moyens mis en place afin d’effectuer le traitement ?

Il est fortement conseillé de passer par l’application TousAntiCovid Verif car cette dernière est conforme à ce que la CNIL impose. Pour l’instant, TousAntiCovid Verif est l’unique application autorisée en France pour effectuer le contrôle sanitaire. Les documents de preuve composant le pass sanitaire disposent d’un QR Code qui est flashé à l’aide de l’application TousAntiCovid Verif par les personnes habilitées à effectuer le contrôle. Cette application possède un niveau de lecture « minimum ». C’est-à-dire avec juste les informations suivantes et sans divulguer davantage d’information sanitaire :
  • Passe valide/invalide,
  • Nom et prénom,
  • Date de naissance.

Ce traitement est conforme aux règles nationales et européennes sur la protection des données à caractère personnel et soumis au contrôle de la CNIL.

La conservation temporaire des données devrait se limiter au résultat de la lecture du pass. La possibilité de vérification du pass sanitaire en ligne peut, dans certains cas, justifier la conservation d’informations résultant d’un tel contrôle jusqu’à ce que la personne concernée puisse accéder au lieu où elle souhaite se rendre. La CNIL invite toutefois à limiter la conservation temporaire au seul résultat de la vérification opérée conformément au principe de minimisation des données.

D’une manière générale, la CNIL rappelle qu’elle réalise régulièrement des contrôles sur les dispositifs utilisés dans le cadre de la gestion de la crise et que ses contrôles se poursuivront tout au long de la période d’utilisation des fichiers, jusqu’à la fin de leur mise en œuvre et la suppression des données qu’ils contiennent.

Y a-t-il un risque juridique à demander aux employés chargés du contrôle du pass sanitaire d’utiliser leurs téléphones personnels pour vérifier les preuves ? Qu’en est-il de l’obligation du responsable de traitement d’assurer la sécurité des données traitées ?

Il n’y a pas de contre-indication à utiliser l’application sur des téléphones personnels, celle-ci ne permettant pas de stocker de données. En revanche, l’employeur a l’obligation de tenir un cahier d’identification des contrôleurs avec les noms des agents ayant réalisé les examens des preuves sanitaires.

Quelles règles s’appliquent aux services administratifs recevant du public ?

L’accès à un service administratif n’entre pas dans le champ d’application du pass sanitaire tel que défini par la loi.

Son accès s’effectue dans le respect des gestes barrières, le port du masque y est obligatoire, mais cet accès n’est pas soumis à la présentation du pass sanitaire.

Sources

Loi n° 2021-689 du 31 mai 2021 relative à la gestion de la sortie de crise sanitaire (Source : www.legifrance.fr)
Loi n° 2021-1040 du 5 août 2021 relative à la gestion de la crise sanitaire (Source : www.legifrance.fr)
Décret n° 2021-955 du 19 juillet 2021 modifiant le décret n° 2021-699 du 1er juin 2021 prescrivant les mesures générales nécessaires à la gestion de la sortie de crise sanitaire (Source : www.legifrance.fr)

FAQ - « Pass sanitaire » pour les professionnels - Juillet 2021 (Source : www.gouvernement.fr)
Point de situation sur le pass sanitaire (Source : www.gouvernement.fr)

Les mises en garde de la CNIL sur l’extension du passe sanitaire (Source : www.cnil.fr)
La CNIL rend son avis sur les évolutions apportées par la loi relative à la gestion de la crise sanitaire (Source : www.cnil.fr)

Questions réponses relatives à la prise en compte dans la fonction publique territoriale de l’évolution de l’épidémie de Covid-19 - Version mise à jour au 13 août 2021 (Source : www.collectivites-locales.gouv.fr)

Passe sanitaire : le nouveau cadre de travail des agents en 5 points (Source : www.lagazettedescommunes.com)
Passe sanitaire, vaccination obligatoire : ce qui change pour les agents publics (Source : www.lagazettedescommunes.com)

Cinq questions et réponses sur le renforcement du pass sanitaire qui entrera en vigueur demain (Source : www.maire-info.fr)