Le 25 septembre dernier, la commune d’Houdain avait convié les collectivités voisines et des entreprises du territoire pour une présentation de dispositifs innovants en matière de conditions de travail.

Dans son propos introductif, Hervé Hecquet, directeur général des services d’Houdain, a rappelé que la municipalité est soucieuse de préserver la santé de ses agents. Malheureusement, les personnels affectés à des missions techniques n’échappent pas à des problèmes liés à des troubles musculo-squelettiques (TMS). Aussi la collectivité a décidé de se pencher sur cette question pour à la fois améliorer la santé de ses agents et réduire le coût des absences pour raison de santé. Dans ce cadre, le DGS a mené quelques investigations sur les dispositifs existants et s’est tourné vers la technologie des exosquelettes. Une entreprise des Hauts-de-France, basée à Eurasanté était invitée ce mercredi pour présenter les dispositifs qu’elle développe et fabrique.

Cette entreprise a indiqué que les exosquelettes sont des outils de travail qui permettent de lutter contre les TMS et de favoriser le maintien dans l’emploi. Cela nécessite une démarche d’intégration plutôt qu’une démarche commerciale. Il faut vérifier la pertinence entre le poste concerné et le dispositif souhaité. Il faut aussi faire des essais sur le terrain avec les futurs utilisateurs et leur dispenser une formation optimale au positionnement (pour assurer une bonne utilisation et un gain de temps à l’équipement). Enfin il convient d’assurer un suivi dans les premiers temps d’utilisation pour ajuster si besoin.

L’entreprise a également précisé que les exosquelettes présentés sont tous reconnus comme des dispositifs médicaux. Ils sont le fruit d’un travail de spécialistes en santé au travail, d’ingénieurs médicaux et d’experts en robotique. Au départ, ces produits ont été développés en collaboration avec des neurochirurgiens du centre de rééducation du CHU de Lille et ils se retrouvent maintenant appliqués au monde du travail à des fins de prévention.

Lors de la séance de présentations, les participants ont pu tester 3 dispositifs différents mais complémentaires. L’un d’eux est un dispositif actif (motorisé) et les 2 autres sont des dispositifs passifs (avec ressors), tous les 3 restent légers et non invasifs car leur objectif est de maintenir la mobilité tout en sécurisant les postures :

• Le 1^er conçu pour le dos permet d’accompagner les mouvements, aide au port de charges et réduit la pression sur la colonne vertébrale, ce qui soulage la douleur et retarde la fatigue lombaire ;
• Le 2^nd diminue la sollicitation musculaire des épaules lors de mouvements répétitifs ou de postures de travail bras en l’air ;
• Le dernier maintien les mouvements de la tête et de la nuque pour une activité tête vers le haut en continu.

 

Cap Emploi, partenaire du CdG62 au titre du FIPHFP en matière d’étude de poste pour des agents ayant un handicap, qui assistait à cette présentation a rappelé que des financements peuvent être mobilisés par les collectivités et établissements publics. Ceux-ci sont proportionnels au taux d’incapacité de la personne concernée et cela peut aller jusqu’à 80%. Une information non négligeable lorsque l’on sait que le coût d’un équipement peut atteindre jusqu’à 7500€H.T. Un coup qu’il faut contrebalancer avec l’économie réalisée sur l’absence pour raison de santé et sur le remplacement d’agents, comme l’a souligné Hervé Hecquet.

Hasard du calendrier, l’antenne médicale du CdG62 basée à Boulogne-sur-Mer (rattachée au service de médecine préventive) rencontrait ce matin (26/09) une autre entreprise du secteur dans le cadre d’un travail mené avec une des collectivités que l’équipe pluridisciplinaire en santé accompagne. Cette société était venue présenter un exosquelette passif pour assister un agent dans ses mouvements. Comme le précise Emmanuel Lebon, infirmier en santé au travail du CdG62, cette démarche innovante s’inscrit pleinement dans nos missions d’amélioration des conditions de travail, de maintien dans l’emploi et d’aménagement des postes. Cet outil contribue à l’amélioration des conditions de travail des agents à titre curatif comme à titre préventif. L'équipe de l'antenne de Boulogne-sur-Mer a ainsi pu essayer un modèle afin de mieux pouvoir conseiller les collectivités qui sont de plus en plus demandeuses de ces nouvelles technologies.